Quatre minutes
plus tard, l’ascenseur s’arrêta au dernier étage et La Poubelle en sortit, rayonnant, les yeux écarquillés. Lloyd resta dans la cabine.
– Tu ne…, dit La Poubelle en se tournant vers lui.
Lloyd se força pour esquisser un sourire.
– Non, il veut te voir tout seul. Bonne chance, La Poubelle.
Avant que La Poubelle puisse répondre, la porte de l’ascenseur s’était refermée et Lloyd n’était plus là.
La Poubelle se retourna. Il se trouvait dans un large couloir, somptueusement décoré. Deux portes… et celle du fond s’ouvrait lentement. Il faisait noir, mais La Poubelle put voir une forme dans l’embrasure de la porte. Et des yeux. Des yeux rouges.
Le cœur battant, la bouche sèche, La Poubelle s’avança vers la forme. Et l’air parut devenir de plus en plus froid. La Poubelle sentit qu’il avait la chair de poule sur ses bras brûlés par le soleil. Quelque part au fond de lui, très profond le cadavre de Donald Merwin Elbert se retourna ans sa tombe et lança un grand cri.
Puis ce fut à nouveau le silence.
– La Poubelle, fit une voix grave et chaleureuse. Comme je suis content de te voir.
Et les mots tombèrent comme des grains de poussière de la bouche de La Poubelle : – Je… je vous donnerai ma vie.
– Oui, dit la forme d’une voix rassurante, et La Poubelle vit s’écarter deux lèvres, découvrant des dents d’une blancheur éclatante. Mais nous n’en sommes pas encore là. Entre donc. Laisse-moi te regarder.
Les yeux brillants, le visage impassible comme celui d’un somnambule, La Poubelle entra. La porte se referma, et ce fut l’obscurité. Une main terriblement chaude se referma sur le poignet glacé de La Poubelle… et tout à coup, il se sentit en paix.
– Une tâche t’attend dans le désert, La Poubelle. Une grande tâche. Si tu le veux.
– Ce que vous voudrez, murmura La Poubelle. Tout.
Randall Flagg le prit par les épaules.
– Tu vas aller brûler. Allez, viens, allons en parler devant un verre.